samedi 14 février 2015

2015 02 13-15 NORVÈGE 1 : DE BERGEN A TRONDHEIM


LA CHASSE AUX AURORES BORÉALES



La réalisation d’un rêve

Cet été nous avons exploré la Norvège pendant trois mois en camping car dont près de deux mois au-dessus du cercle polaire ; nous avons particulièrement aimé la région du Finnmark, la Laponie norvégienne, l’intérieur des terres comme le littoral, que nous avons bien explorée.
Nous avons profité pendant un mois et demi du soleil de minuit, expérience unique ; il nous restait alors encore une envie à satisfaire : voir l’autre visage de la Norvège, en hiver, et surtout voir le spectacle magique des aurores boréales.
Pour réaliser ce rêve, plusieurs options pouvaient être envisagées ; soit revenir en camping car, mais cela supposait un équipement spécial, beaucoup de kms encore à avaler, un savoir faire particulier pour le pilotage sur routes bien enneigées ou verglacées, le problème du ravitaillement en eau, et aussi beaucoup de fatigue ; une autre solution était de venir en avion aussi près que possible des zones polaires, de louer une voiture et un appartement.
Nous opterons finalement pour la solution HURTIGRUTEN ; un autre rêve qui nous titillait depuis cet été ! En effet, en longeant la côte, nous apercevions chaque jour le beau bateau rouge et blanc de la mythique ligne qui relie Bergen à Kirkenes près de la frontière russe. Nous nous étions alors promis de prendre un jour l’un de ces bateaux pour découvrir la Norvège d’une autre façon.

La décision de réaliser ce voyage qui nous tenait tant à cœur a été prise en quelques jours seulement, dans la première semaine de février, après contact avec la Cie HURTIGRUTEN, et par le fait qu’il restait une cabine disponible pour la semaine qui nous intéressait.
Alors, en route pour le Grand Nord !!!!

 Le parcours total, entre Bergen et Kirkenes, c’est tout de même 2700 kms à 15 nœuds en moyenne, en sept jours ; on peut aussi embarquer dans un autre port et ne faire qu’une partie de ce trajet si on le souhaite, puisque le bateau n’est pas un bateau de croisière mais une navette en quelque sorte, qui fait escale dans 34 ports, petits ou grands, comme le ferait un bus sur une ligne régulière. En ce qui nous concerne, sachant que voir des aurores boréales est un privilège très aléatoire, puisque le phénomène dépend totalement des conditions météorologiques, nous avons opté pour un aller-retour sur le trajet complet Bergen - Kirkenes – Bergen, soit douze jours de navigation, afin de doubler nos chances d’apercevoir ces aurores.

Qu’est-ce que l’HURTIGRUTEN ?

Compte tenu de sa géographie et de son climat, la Norvège du Nord n’avait pratiquement aucune liaison routière au XIX° et son littoral, très déchiqueté, avec des milliers d’îles, paraissait trop inhospitalier et dangereux pour que des liaisons maritimes régulières et sures puissent être envisagées, notamment en hiver.
Mais en 1891, le gouvernement lance un projet de liaison maritime entre Trondheim, la troisième ville de Norvège, et Hammerfest, la ville la plus septentrionale du pays, donc d’Europe ; toutes les compagnies maritimes déclinent l’offre, mais un capitaine de marine marchande, Richard WITH,  relève le défi ; deux ans plus tard, en 1893, son bateau, le « Vesterålen », réalise l’exploit et va ouvrir la voie à ce qui va devenir une institution nationale par excellence, le plus beau fleuron du Patrimoine National norvégien : le service public de l’« Express côtier », ou HURTIGRUTEN en norvégien, qui reliera très vite Bergen à Kirkenes, désenclavant et libérant toutes les populations vivant sous ces latitudes polaires.
En fait, on découvre alors l’influence du Gulf Stream dont la douceur permet de maintenir hors gel toute la côte norvégienne jusqu’au Cap Nord et au-delà, et de rentrer toute l’année dans tous les ports, phénomène surprenant quand on sait que nous sommes à la même latitude que la Sibérie.

Aujourd’hui, HURTIGRUTEN dispose d‘une flotte de 11 navires assurant la liaison quotidienne entre Bergen et Kirkenes et de deux navires plus petits adaptés aux découvertes des régions polaires : Groenland, Spitzberg et Antarctique.


ARRIVÉE A BERGEN

Départ le 13 février de Marignane pour Bergen avec escale à Amsterdam. Arrivée vers 16h30 à Bergen, sous la pluie comme prévu puisque c’est, dit-on, la ville la plus arrosée de Norvège. Première déception : découvrir le même paysage que nous avions vu en septembre ; nous attendions une vue de carte postale avec beaucoup de neige, transformant l’image que nous avions de Bergen et de sa région. Pas du tout, hélas !

Une navette nous amène directement au bateau où nous procédons aux incontournables opérations d’enregistrement et aux séances d’information sur la sécurité à bord avant de découvrir notre cabine qui sera notre appartement pendant une douzaine de jours. Nous rejoignons un groupe d’une soixantaine de Français qui a fait le voyage depuis Paris et Sabine qui sera notre accompagnatrice bienvenue pour nous faciliter la vie à bord puisqu’elle parle norvégien, anglais et......français !


ARRIVÉE SUR BERGEN


La croisière

Le bateau appareille à 22h30 ; nous n’aurons pas le temps de divaguer dans la ville et de ruminer notre déception. Découverte de la cabine, puis du bateau, avant d’aller nous installer au restaurant.

Le « POLARLYS », construit en 1996, dont le nom signifie « lumière polaire » (le bien nommé, espérons-nous !), est un beau navire de 123 m de long, élégant, aux boiseries acajou, décoré de laiton poli et d’œuvres d’art contemporain norvégien, qui nous donne tout de suite une très bonne impression de confort, de convivialité, d’espace lumineux, d’agréable bien être ; bref, nous sommes conquis. La cabine est assez spacieuse et confortable ; la fenêtre donne sur le pont 5 et sur la mer : parfait.

Nous découvrons avec satisfaction et grand appétit deux superbes salles à manger où se prennent les petits déjeuners et déjeuners sous forme de buffet, places libres, et les diners à table réservée avec un menu (entrée, plat, dessert) de grande qualité élaboré toujours avec des produits locaux. Profitant de ses nombreuses escales, le chef n’a aucun problème pour la fraicheur et le choix de ses produits.


Tout au long de ce voyage, nous n‘aurons aucun reproche à formuler en ce qui concerne les repas ; grande variété et qualité des plats présentés, un service très sympathique et irréprochable, une organisation sans faille.





Cabine 507

SUIVEZ LE GUIDE !




Quelques salons




La salle à manger

LES BUFFETS DU PETIT DÉJEUNER

 PETIT DÉJEUNER

SABINE, notre guide

PETIT DÉJEUNER

PLATS CHAUDS DU PETIT DÉJEUNER

Avant le rush, surtout bien tenir la table !!


ÅLESUND

Notre bateau entame donc un parcours de 5 400 kms aller-retour entre Bergen et Kirkenes, sans autres interruptions que les escales dans les 34 ports où il décharge et charge matériel, marchandises, véhicules et passagers, nuit et jour, ces escales durant un quart d’heure ou trois heures selon l’importance du port et donc du trafic.

Notre première escale à nous, ce sera Ålesund (prononcer Olesund) entre 12h et 15h ; le bateau aura déjà fait dans la nuit au moins quatre escales.

Ålesund (« le chenal de l’anguille ») est une ville bien particulière en Norvège, bâtie sur un archipel de nombreuses îles reliées par des ponts. Elle a un cachet spécifique qui la distingue des autres villes norvégiennes ; en effet, la ville fut ravagée le 23 septembre 1904 par une tempête d’une rare violence et par l’incendie qui en a résulté ; plus de 10 000 personnes se sont retrouvées sans abri. La solidarité internationale a permis de secourir rapidement cette population durement éprouvée et de reconstruire en trois ans la ville ; le plus généreux donateur sera l’empereur d’Allemagne Guillaume II, ce qui explique d’une part le caractère bien germanique des édifices reconstruits et d’autre part, la prédominance de l’Art Nouveau très en vogue à cette époque, Guillaume II en étant un très fervent adepte.

Nous profitons de ces trois heures d'escale pour parcourir le centre ville que nous n'avions pas découvert lors de notre passage dans cette ville au mois d'août; place de la Pharmacie, rue de la Pharmacie, rue de l'Eglise,  rue Royale dans la zone piétonne.... nous marchons, marchons tout en observant et admirant parfois les façades Art Nouveau.


 Nous aimons bien cette ville pour son site exceptionnel et pour son ambiance tranquille et gaie.

Place de la Pharmacie


Place de la Pharmacie: le pêcheur.

Place de la Pharmacie: il est frais mon poisson !










C'est la période de pêche 




MOLDE

Etape suivante à 17h45 pour 3/4h de relâche; il fait déjà nuit, et l'arrivée sur le port est très belle, car la ville est bâtie en gradin sur la colline, et comme en Norvège, en hiver, le besoin de lumière est vital apparemment, l'éclairage très étendu et très dense, tant privé que public, crée un spectacle extraordinaire; on observera souvent en Norvège que les maisons ont toutes leurs pièces éclairées, y compris sans doute celles qui ne sont pas occupées, chose facile à vérifier puisqu'aucune fenêtre n'a de volets dans les pays nordiques.

Ville de 25 000 habitants, elle n'a pas de cachet particulier, dit-on, mais elle est célèbre pour ses roses et son festival de jazz, et au moins deux réalisations architecturales particulièrement réussies: le stade Aker et l'hôtel RICA avec sa structure en forme de voile.


L'hôtel RICA et sa voile au premier plan.


TRONDHEIM

Escale à 6h dans la troisième ville de Norvège (175 000 habitants) jusqu'à 12h. Nous n'avons pas sacrifié le petit déjeuner; aussi, nous débarquons à 9h seulement pour visiter la ville; en fait, nous connaissons déjà assez bien Trondheim que nous avions investie en août, mais cette fois, nous aurons sans doute une autre approche, car depuis le bateau nous découvrons enfin un pays sous la neige; les rues voisines du port sont blanches ou gelées et nous promettent de belles surprises.
Nous allons vite apprécier nos crampons en parcourant les rues, notamment celles qui grimpent ou dévalent de la colline au sommet de laquelle la forteresse de Kristiansten surveille la ville et le port.


La Nidelva bordée d'anciens entrepôts en bois aujourd'hui réhabilités.

Autre vue de la Nidelva

Les entrepôts bâtis sur pilotis

Quelques rues, des maisons en bois.... désertes; quel contraste avec l'été!


La forteresse Kristiansten

La forteresse

Vue du centre ville depuis la forteresse



Les voitures sont toutes équipées de pneus à clous





A gauche, on aperçoit le Vieux Pont, aujourd'hui inaccessible et invisible pour cause de travaux; en été, il est superbe et supporte une foule énorme.


Nous sommes fort heureusement cloutés comme les voitures !


NIDAROS, la cathédrale,  façade nord

NIDAROS, façade ouest




Ah, tout de même ! Une Norvégienne dans la rue! A part les voitures qui circulent, on ne rencontre pas beaucoup de piétons en ville : prudents ou frileux ?



Place du Marché et statue de OLAV  TRYGGVASON, le Viking converti au christianisme qui fonda Trondheim en 997.


OLAV  TRYGGVASON


La résidence royale, apparemment peu utilisée, sauf par quelques touristes peut-être pleins d'illusions!

Eh oui ! Les Norvégiens ont quelques années d'avance sur nous !!

Brave pêcheur


Les armes de la ville : la justice royale à droite, l'évêque à gauche, les deux pouvoirs, spirituel et temporel, s'affrontent ou se soutiennent ?



Le phare octogonal de Kjeungskjær, considéré comme le plus beau de Norvège




ATTENTION ! PASSAGE ETROIT !

OUF ! C'EST PASSÉ !

ATTENTION ! IL FAUT BIEN VISER !

Parc à saumons, pour le plus grand bonheur de la Norvège et de.....nos hypermarchés.




1 commentaire:

Ponsoda a dit…

Merci de me faire profiter. Quel beau voyage. Bises Yvette