mardi 21 octobre 2014

2014 10 14-23 - ALLEMAGNE - BERLIN 8 - LE MUR DE BERLIN


LE MUR DE BERLIN

Ne pas parler du mur de Berlin ? Impossible ! Ne pas aller sur le mur en étant à Berlin ? Difficile. Le peu qu’il reste de ce trop tristement célèbre mur de 43 km de long et de 3.60 m de haut est un témoignage laid mais significatif de la folie des hommes.

De 1949 à 1961, pendant douze ans, près de 3 millions de personnes seraient passées d’est en ouest ; les autorités est-allemandes ne pouvaient plus supporter cet exode massif qui dépeuplait la RDA et la discréditait. Leur réaction a été de verrouiller totalement Berlin-Est, ce qui fut fait dans la seule nuit du 13 août 1961 ; au petit matin, les Berlinois Est Ouest se sont vus cernés par des kms de barbelés qui allaient être remplacés très vite par le mur ; en rien de temps, des familles, des couples, des enfants ont été séparés pour .... 28 ans !   

Drames sanglants aussi puisque beaucoup de candidats à l’évasion ont été tués par les « Vopos », la police d’état ; 136 victimes sur Berlin, plus de mille sur l’ensemble de la frontière. Plus de cinq mille personnes réussiront malgré tout, au péril de leur vie, à passer à l’ouest, dans des conditions certes périlleuses mais aussi quelquefois rocambolesques, faisant preuve d’une grande inventivité dans leurs moyens d’évasion.

Actuellement, il reste essentiellement trois lieux de mémoire à Berlin, que nous visiterons. Quelques centaines de mètres dans la Niederkirchnerstrasse que nous avons déjà mentionnés, situés dans le sinistre quartier de la Gestapo, le long duquel nous avons vu le musée à ciel ouvert sur l’histoire de Berlin.

Le deuxième morceau de mur, long de 300 m, se trouve dans la Bernauer Strasse ; là aussi, un vaste espace herbeux laissé en l’état avec des stèles portant inscription des noms des victimes du mur ; de l’autre côté de la rue, un musée, fermé pour cause de travaux apparemment, et une tour où l’on peut monter pour atteindre une plate forme qui domine tout cet espace mémoire.





Le troisième pan de mur se trouve au sud est de la ville, quartier de Friedrichshain ; c’est le plus long, avec 1,3 km, peint par 21 artistes venus du monde entier laisser leur vision de ce drame. Nous n’apprécions pas la plupart de ces « œuvres » qui sont pour nous plutôt de bien mauvais tags, mais sans doute notre cerveau et notre sens artistique ne sont pas adaptés à cette forme d’art ; nous avons vu dans d’autres villes du monde, à Valparaiso et autres villes du Chili par exemple, des peintures murales de tous styles, réalistes, symboliques, futuristes, impressionnistes, expressionnistes, etc... qui étaient vraiment des œuvres d’art ; que l’on aime ou pas, ces peintures touchent le cœur et l’esprit. Ici, pour nous, c’est assez décevant. Nous attendions autre chose de la part de ces prétendus artistes.

























D’autres traces subsistent de la présence du mur, sous forme de peintures qui balisaient à l’époque les espaces de (non) liberté, ou encore des espaces toujours en friche qui étaient les no man’s land délimitant avant le mur l’espace à ne pas franchir pour les Berlinois de l’Est, ou encore des traces au sol qui rappellent l’endroit où s’élevait le mur.





Autre vestige de cette triste période, le Check Point Charlie, qui était le seul lieu de passage entre les deux Berlin, où il fallait faire longtemps la queue et présenter toutes les autorisations requises pour passer la « frontière ». Aujourd’hui, triste spectacle, on assiste à un racket des touristes (bien consentants évidemment) qui se font photographier devant le « faux poste » avec deux « faux militaires américains », avec force grimaces et gestes simiesques ridicules, moyennant paiement de quelques euros. C’est navrant de constater ce décalage entre ce que représentait ce passage comme drames et ce pitoyable barnum auquel participent tant de gens qui ignorent tout de l’histoire tragique de ces lieux. L’oubli aussi est dramatique et consternant.



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